Mécénat et Management : une rencontre insolite (14/07/2011)

 

GetInline.pngLe temps est sans doute venu d’un nouveau modèle où l’impact du mécénat ne se mesure pas seulement à ses retombées directes ou immédiates, mais également à son impact global, tant au sein de l’entreprise qu’à l’extérieur de l’entreprise. dans la perspective d’une stratégie plus transversale s’étendant à tous les secteurs de l’entreprise, de la production à la gestion des ressources humaines et bien sûr à la communication interne et externe.


Une telle évolution offre de nouveaux espaces pour la collaboration entre le monde de la culture et le monde des entreprises. Bien compris, le mécénat peut être générateur d’un renouveau de créativité et de la diversité dans l’art, et constituer un élément essentiel de vitalité d’une culture qui entend peser de tout son poids dans le concert mondial de la création.

En France l’ensemble des subventions de l’Etat et des collectivités territoriales en faveur du secteur de la culture et de la communication représente un total (qu’il s’agisse de subventions ou de taxes parafiscales) de 11 milliards d’euros, alors que les financements privés représentent 350 millions d’euros. Aux Etats-Unis le mécénat privé représente 12 milliards d’euros et les financements fédéraux ou des Etats représentent 2 milliards d’euros (chiffres 2003). On voit bien qu’on est dans des schémas complètement inverses. Toutefois s’il est souvent d’usage d’opposer un modèle américain de financement de la culture qui serait fondé sur le mécénat, avec un financement modèle français qui serait fondé sur le financement public ; il me semble que cette distinction doit être dépassée. En effet, je voudrais revenir sur le premier souci qui est le nôtre au Ministère de la culture et de la communication et particulièrement à la Délégation au développement et aux affaires internationales, c’est le souci de la protection et de la promotion de la diversité culturelle pour contrer les risques d’uniformisation des cultures du monde et de stérilisation de la création.

Je pense que l’un des enjeux est de montrer qu’inscrire la culture dans un contexte économique, que d’insérer l’art comme partie prenante des stratégies de l’entreprise, n’est pas incompatible avec l’idée fondamentale que l’art n’est pas une marchandise

 

Benoît Paumier,

Délégué au développement et aux Affaires internationales, ministère de la culture et de la communication.

 

 

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