Le temps de la rencontre, une vue sur la jeunesse de l’art (18/07/2011)
À l’occasion de nos discussions péninsulaires, philosophiques et solaires, la pensée bozienne a longuement questionné son art. L’idée d’une ouverture du Boz vers l’Autre de la création n’est pas nouvelle, tout Be Boz Be Art en est l’acte fondateur. Celle d’un art en mouvement, soutenu collectivement par des artistes chercheurs d’art, une continuité naturelle. Fondamentalement, le Boz est pluriel et patient, ces traits de caractères nous sont apparus comme le tempérament d’un mouvement artistique : le collectif et le temps. Des œuvres cristallisant l’interaction et la rencontre d’un grand nombre d’acteurs-créateurs, sur une longue durée.
La forêt des âmes en est l’exemple pionnier et de très grande ampleur, mais nous pensons également au projet mené par Dimitri, (un des artistes belges ayant participé au dernier projet Give Up), qui consiste en l’installation d’une toile vierge et la mise à disposition de matériel de peinture dans des halls de gare ; les voyageurs et les passants sont invités à s’exprimer, participant chacun de la création d’une œuvre collective …
C’est dans ce cadre de réflexion que naît ce projet de film-documentaire-dialogue avec des jeunes artistes. Si le concept tient en une phrase, les objectifs sont multiples et agissent sur différentes dimensions :
- Mettre en acte et en Œuvre une réflexion sur les possibles de l’art. Faire état et questionner collectivement, en rassemblant virtuellement (par un film) un très grand nombre de témoignages de jeunes artistes qui pensent l’art et leur époque. (Le fait qu’il soit « jeune » m’apparaît finalement important, car l’ensemble constituerait en fait une forme « d’état de la jeunesse de l’art », une porte ouverte vers « l’enfance de l’art » mise en avant par le Boz). Le film issu de l’ensemble des témoignages rassemblés et montés constituerait une œuvre en soi, générée par le mouvement bozien que nous évoquions plus haut. Chaque artiste interviewé - par ses mots, ses idées et ses rires enregistrés par la caméra - serait ainsi créateurs de la matière d’une œuvre collective dont l’élaboration se fera sur un temps long : le temps de la rencontre, le temps long nécessaire à la collecte d’un très grand nombre de témoignages à travers le monde sera analogue au temps long que nécessite l’établissement d’une véritable rencontre entre deux êtres humains, d’une relation, comme l’amitié par exemple ; et dont la forme finale sera celle d’un entretien à voix multiples*.
- Communiquer en profondeur sur les enjeux de Spirit of Boz. Par leur participation, chaque artiste s’engage ainsi dans la création d’une œuvre collective initié par Spirit of Boz (et c’est ainsi que le projet sera présenté). Première approche et découverte du Boz pour ceux qui en ignoraient l’existence. Approfondissement des contenus par la relation établie à l’occasion de l’interview, et l’interview elle-même.
- Récolter des « questionnaires d’artistes » : A la mesure de la sympathie accordée aux enjeux de spirit of Boz par les artistes participants, leur proposer de répondre non seulement au questionnaire, mais également de créer d’une œuvre, plus ou moins complexe, en réponse à l’une des questions. Enrichissement de la forêt des âmes et œuvre trace témoin de la rencontre.
- Créer un réseau d’artistes amis : rencontrer c’est créer des relations. Un réseau qu’il s’agira d’entretenir : échange de visibilité (créer une page sur le site avec des liens vers les sites d’artistes amis, qui naturellement ferait de même sur leur propre site ce qui engendrerait un gain de visibilité pour les deux parties) ?, envoie de newsletters particulières ? accès privilégié au site ? aménager un espace ouvert aux propositions de projets ?
La rencontre entreprise comme processus de création d’une œuvre collective qui nécessite du temps. Le dialogue comme matière. Le cinéma comme procédé. L’art et la philosophie comme dynamique.
* Le processus de création et de diffusion s’effectuera en deux temps :
- 1er temps : diffuser au rythme des rencontres, sur le site internet, des minis- entretiens (soit individuels soit rassemblés en fonction des lieux où les interviews se sont déroulées) qui constitueraient une sorte de carnet de voyage qui ferait l’écho en temps réel des rencontres.
- 2ème temps : la composition d’un « essai cinématographique » qui reconstruirait l’épopée des rencontres sous un angle philosophique, élaborant un cheminement de questions et réalisant le dialogue des artistes entre eux. On imagine une question posée par un artiste rencontré en suisse auquel un créateur roumain apporterait une réponse, etc.… L’ensemble (peut-être narrée et racontée par une voix off ?) sous la forme d’un long entretien (peut-être en plusieurs épisodes ?) à voix multiples.
Edwin Lavallée
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