Chers tous,
Les premiers jours à Jakarta ont été intenses. Pas le temps de me remettre du décalage horraire que déjà il fallait négocier, comprendre et interpréter avec nos différences culturelles saisissantes. La puissance des traumatismes pèse ici son poids. L'impact de la présence hollandaise, puis les révolutions, puis la mémoire de la nature, plus forte que tout, la venue également des curateurs ont laissé de profondes cicatrices.
Jakarta est une ville metling pot. Une ville électrique. Tout file, et pourtant le temps est un embouteillage constant. Le bruit, la pollution. Une ville qui fourmille, observe, s'observe.
Dès notre arrivée, nous avons rencontré le collectif Kota Seni composé de personnes vivant dans la rue. Leur survie passe par l'expression artistique et le collectif. Ensemble, ils se réunissent dans un square et donnent des cours à ceux qui le souhaitent. C'est étonnant, ces figures, ces sourires, cette joie intense d'être ensemble. Avec eux, une peinture collective a été réalisée mardi soir. Nous l'avons avec nous. Trois peintures sur verre ont été également achetées. Elles représentent des divinités locales. Celui qui fait cela, donne des cours aux enfants, et essaye de développer l'imaginaire des maisons de Jakarta.
Nous avons découvert également l'école d'Art Hadiprani, tous les élèves de 6 à 13 ans (je vous invite à voir la note correspondante sur le blog Indonesia) ont un sacré talent. Tous nous ont donné leurs tableaux et des explications sur leur création. L'un des plus brillant est celui qui fait la tête en présentant son dessin. Mais avec des lettres ils dessinent des histoires et a déjà été exposé.
Nous avons été invitées dans deux écoles pour enfants des rues. Ces écoles existent grâce à la volonté des volontaires. Ils essayent de sortir les enfants du travail, de la prostitution, de la drogue, etc. Dans une des écoles nous avons dessiné avec les enfants. Dans l'autre, nous avons écouté leurs histoires, et découvert leurs fabuleuses peintures. Nous gardons l'idée de faire quelque chose avec eux sur le long terme.
Enfin Jack, responsable (ou protecteur) du groupe Kota Seni nous a convié sous un périphérique pour découvrir les familles qu'il aide. Ces familles trient les déchets de la ville. En plein air, sous un arbre avec une bache tendue, il essaye de donner de l'espoir aux enfants. Nous avons passé là plusieurs heures à dessiner, rire, imaginer. Seul un enfant du groupe est scolarisé. Tous nous ont donné leurs dessins. À notre retour, nous allons tenter de chercher une ONG ou un moyen de les aider sur du long terme.
Mardi soir dans la nuit nous avons renonctré le collectif Serrum. Ce collectif accompli un travail fabuleux. Ils font des affichent, des tags à travers la ville de Jakarta. Ils travaillent avec les étudiants de plusieurs universités. Ils tentent de faire réfléchir les habitants de la ville. Ils sensibilisent aux différents problèmes. C'est exceptionnel, car en Indonésie aucune étude ne permet la réflexion profonde et la remise en question.
Avec ce collectif Serrum, j'aimerais mettre en place : un mur de la Forêt des âmes, des t-shirts originaux... Et pourquoi pas en faire le relais de Spirit of Boz en Indonésie.
Bref, nous sommes maintenant à Yogyakarta. Nous faisons un court break pour nous remettre des nos émotions, rétablir nos estomacs qui ont souffert de la cahleur, des piments, de la friture, des cafés avalés pour chaque négociation, etc. Et nous allons trouver de nouveaux collectifs, de nouvelles formes d'expression et surtout découvrir une économie basée sur les sagesses locales...
Rendez-vous tous les jours sur le blog :
http://spiritofboz-indonesia.blogspot.com
A bientôt